Expo temporaires Gratuites

Michael Joseph est invité à photographier les Rolling Stones au manoir de Sarum Chase à Hampstead, au nord de Londres, et au Swarkestone Hall Pavilion dans le Derbyshire. Il a été repéré par Mick Jagger pour sa capacité à gérer des mises en scènes de groupes et d’animaux. Le shooting se fait sur deux journées au mois de juillet 1968. Le groupe est en plein enregistrement de Beggars Banquet et se prête au jeu de la mise en scène baroque et romantique pensée par Mike Peters et orchestré par Michael Joseph. En résulte une série de photographies de banquet à l’intérieur du manoir d’une part du groupe jouant au criquet dans les herbes hautes devant les ruines du pavillon du XVIIe siècle d’autre part. Le thème du tournage aurait été influencé par le film Viridiana de Luis Buñuel sorti en 1961 – qui présente une célèbre scène de mendiants lors d'un banquet. On retrouve aussi des références à la Renaissance flamande, Hieronymus Bosch ou Peter Bruegel. Les inspirations sont multiples, ainsi que les lectures. Elles font écho au contenu musical de l’album : Baudelaire, Bob Dylan et le roman The Master and Margarita de Mikhail Bulgakov.

Michael Joseph raconte :

« Quand les Stones sont arrivés à 11h pile, j’étais en train d’entrainer les animaux – une chèvre, un mouton, un chat et des chiens de différentes tailles – avec mon mégaphone. Mon gros appareil Sinar 10x8 était juché sur une perche et on avait une lumière vraiment impressionnante. La table était dressée avec des animaux bizarres empaillés et de la nourriture, incluant un cochon de lait, et bienheureusement quelques bouteilles récupérées d’un précédent shooting. Ils étaient émerveillés. »

Michael Joseph (Né à Kimberley, Afrique du Sud en 1941)

Michael Joseph a six ans quand sa grand-mère allemande lui offre son premier appareil photographique, un mini Zeiss-ikon (z-I). Il débute donc la photographie très jeune. Mais c’est grâce à un ami de sa mère, rencontré sur le bateau fuyant l’Allemagne nazie, qu’il tombe dans l’art. Cet ami tenait une boutique de disque et de matériel photographique et lui a permis d’acquérir appareils et pellicules à prix réduit. Son style, il le construit lors d’une mission en tant que photographe de guerre au Viêt Nam, alors qu’il est encore étudiant. A son retour, il s’installe à Londres et commence une carrière prolifique, même s’il est principalement connu pour son shooting des Rolling Stones. Il a par exemple travaillé pour Nivea, Christies, Pirelli, Schweppes and White Horse, pour qui il a réalisé des clichés de publicité d’une efficace excentricité. Se jouant fièrement des conventions, il privilégie toujours l’extraordinaire à l’ordinaire et crée des images toujours audacieuses.

Cette exposition est à l’initiative de la fille du photographe, Justine Joseph. Architecte de profession, elle est installée depuis de nombreuses années à Salignac et souhaite aujourd’hui mettre en valeur l’héritage photographique de son père. Rendez-vous à la boutique de la Gare pour découvrir d’autres clichés de Michael Joseph en format carte postale et laissez-vous tenter par un souvenir.

Dans les ruelles de Naples, les frontières entre sacré et profane se brouillent et les images de madones côtoient celles des footballeurs. Le culte pour ces icônes populaires s’organise dans des chapelles présentes dans presque toutes les rues de cette ville du sud de l’Italie. Lors de son mémoire de master, Boromée Baumann a étudié ces chapelles votives, leur scénographie et les accrochages d’images et d’objets qui les composent. En exposant ses photographies prises sur

le terrain, elle cherche aussi à capturer le phénomène de sacralisation de certaines idoles sportives, devenues icônes. Au milieu des images chrétiennes de la vierge Marie, de la Madonna dell’Arco ou de San Gennaro, se cache souvent la figure du joueur de football argentin Diego Maradona.